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Le soya et notre santé: c’est oui ou c’est non?

par Sylvie Charbonneau
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Tantôt bénéfique pour la santé cardiovasculaire, tantôt une merveille pour les symptômes de la ménopause, le soya a bonne presse et on l’aime … ou, pas vraiment? Car il a aussi été dans la mire pour des raisons moins reluisantes: on l’a associé aux risques de cancers du sein et de l’ovaire; on le pointe du doigt à cause de sa production majoritairement transgénique.

Merveille ou risque, alors, le soya et ses dérivés?

Le soya a fait l’objet de nombreuses études, qui lui associent plusieurs effets bénéfiques pour la santé des femmes, mais certaines recherches ont pointé aussi vers quelques risques.

Comme j’en consomme régulièrement, pour en avoir le coeur net je suis allée fouiller la question: j’ai parcouru plus en profondeur ce que les récentes recherches et articles nous disent là-dessus.

À prime abord, voici ce que j’ai trouvé:  les informations à propos du soya semblent contradictoires.  Les études se suivent et les recommandations ne se ressemblent pas. Allons voir un peu comment cela a évolué dans le temps.

Années 70 et 80: le soya a la cote!

Il est entré dans notre alimentation nord-américaine dans les années 70; les études démontraient alors qu’en Asie, où il est largement consommé, on observait de bas taux de maladies cardiaques et de certains cancers, notamment le cancer du sein. Avec de si bonnes recommandations, pas étonnant qu’il ait alors fait son entrée en Amérique et trouvé une place dans notre assiette!

Or, ces premières études étaient incomplètes, et surtout,  réalisées auprès d’un très petit échantillon de personnes. On allait apprendre, plus tard, qu’il y avait encore un peu plus de recherche à faire!

Soya fèves santé

Années 90: les points de vue sont mitigés

Au milieu des années 90, de nouvelles études sont réalisées. On continue de lire les nombreux bénéfices du soya pour la santé…mais d’autres études nous apprennnent que le soya peut aussi accroître les risques de cancer chez certaines personnes. Le soya contient des composantes qui mimiquent l’estrogène, les isoflavones, et ces études établisssent qu’elles peuvent avoir un effet négatif sur la fertilité, les fonctions thyroidiennes et certains cancers, notamment le cancer du sein.

Le hic avec ces études? Les chercheurs n’ont pas considéré la période du cycle de vie des femmes qui étaient le sujet des études: il semble que les effets des isoflavones varient, selon que les femmes sont en pré-ménopause, ménopause ou post-ménopause. Donc, ce qui est bénéfique à une période de notre vie ne l’est pas nécessairement à une autre, lorsque les hormones sont impliquées. (entre nous, vous êtes surprises?)

D’ailleurs, à peine quelques années plus tard, d’autres études établissent le contraire: elles avancent qu’une consommation élevée en soya et isoflavones peut réduire les risques de récurrence de certains cancers du sein chez les femmes ménopausées.

Ma foi, quel casse-tête, on a bien de la difficulté à s’y retrouver!

On en mange, du soya, ou pas ?

Les plus récentes études

En 2006, une méta-analyse sur le soya et le cancer du sein a permis d’analyser 18 études sur le sujet, réalisées entre 1979 et 2004.  Est-ce que le soya et ses isoflavones protègent du cancer du sein, réduisent les risques de récurrence, ou  accroissent ces risques?

Que conclut cette méta-analyse? Voici les grandes lignes:

  • Le soya peut être associé à une faible réduction des risques de cancer du sein.
  • Il n’y a pas de données qui permettent de croire que la consommation de soya est nuisible pour la santé des seins.
  • Mais il est trop tôt encore pour recommander la prise de suppléments élevés en isoflavones, aux femmes désirant prévenir le cancer du sein ou prévenir sa récurrence.

Les chercheurs nous disent aussi que puisque le soya est maintenant de plus en plus consommé en amérique du nord, d’autres études sont nécessaires afin d’établir les effets de la consommation du soya à différentes périodes de la vie des femmes. Ils suggèrent également de mettre le focus des prochaines études sur la différence entre les divers produits de soya, qui n’ont pas les mêmes effets sur nous:

    • les produits de soya fermentés (miso, tempeh, natto, sauce soya) dont l’action sur la santé apparaît plus bénéfique
    • les produits de soya transformés (lait de soya, tofu, protéines texturées, simili-viandes à base de soya, burgers et saucisses de soya, additifs alimentaires à base de soya) qui n’ont peut-être pas d’effet protecteurs sur la santé.

Tofu cubes au wok

Alors, on fait quoi?

Êtes-vous un peu perdues dans tout ça? Je l’étais moi aussi au début de mes recherches!

Heureusement, les plus récentes études établissent les effets bénéfiques du soya, surtout le soya fermenté, et ne l’associent pas à des risques plus élevés pour certains cancers (cancers du sein et de l’ovaire).

On peut respirer!

Or, il ne faut pas négliger certains aspects moins reluisants, à propos du soya:

  • 80% du soya produit dans le monde est génétiquement modifié: il s’agit du soya pour consommation animale, mais il sert aussi dans les produits transformés: des farines, des céréales en boîte, des mélanges à crêpes…
  • Le soya génétiquement modifié a la plupart du temps été en contact avec l’herbicide à base de glyphosate ( le fameux RoundUp ): on n’a pas envie d’ajouter ça dans notre assiette!
  • Le soya est aussi un allergène: certaines personnes y réagissent et vaut mieux alors l’éliminier de son alimentation

Ce que l’on peut faire:

    • On peut choisir le soya biologique, non transgénique (non-ogm), produit ici au Québec.
    • On incorpore le soya à notre alimentation, dans un menu équilibré et sans excès.
    • On privilégie le soya dans sa forme moins tranformée (edamame) et fermentée  (tempeh, miso) plutôt que recourir aux aliments transformés que l’industrie alimentaire a largement développés, comme les burgers de soya, les saucisses de soya, les simili-peperoni, etc.
    • Et: on surveille les conclusions des prochaines études!

Vous aimeriez explorer du côté du soya fermenté, après tout ceci?

Aimez-vous le tempeh ? Le connaissez-vous? Le tempeh a une haute valeur nutritive, il est riche en protéines et minéraux, et en vitamines B.

Je vous invite à aller au-delà de votre première impression et à le découvrir: je vous partage ma recette de tempeh rôti au four, un des plats qu’on aime bien, chez nous!

tempeh roti au four

 Bonne découverte!

Sylvie image Tasse Sylvie


 


 

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